Un balado sur l’itinérance adopte un nouveau discours
22 juin 2023
EN BREF
- Le groupe sans but lucratif Blue Door a créé le balado On the Way Home pour examiner des solutions aux problèmes de logement et d’itinérance dans tout le Canada.
- Ce balado est animé par le chef de la direction de Blue Door, Michael Braithwaite. On y présente des invités très variés, notamment : des chercheurs, des médecins, des universitaires, des défenseurs et des personnes ayant une expérience vécue.
- Après 4 ans et plus de 100 épisodes, Michael et son équipe continuent de chercher des solutions novatrices, évolutives et spécialisées. Ils cherchent à en faire bénéficier les collectivités partout au pays.
Lorsque l’un des amis de Michael Braithwaite lui a suggéré de lancer un balado sur l’itinérance, il a dû consulter ses enfants.
« Ils m’ont dit : “Oui, papa, personne n’écoute la radio.” »
L’ami de Michael a aussi souligné que personne d’autre ne faisait vraiment ce genre de balado.
Après 4 ans et plus de 100 épisodes, le balado On the Way Home de Blue Door a : résumé de nombreux rapports, diffusé des innovations et été qualifié de « cours de maître sur le logement ».
Ce balado a permis à Michael de découvrir une impressionnante diversité de points de vue canadiens et étrangers sur le logement et l’itinérance. C’est aussi grâce au balado que Michael a créé des liens qui lui sont précieux dans le cadre de son travail quotidien de chef de la direction de Blue Door.
L’inspiration grâce à l’innovation
Il y a plus de 40 ans que Blue Door (site Web en anglais seulement) soutient des personnes vulnérables dans les domaines du logement, de l’itinérance, de la santé et de l’emploi.
Michael travaille dans le secteur de l’itinérance depuis près de 30 ans. À bien des égards, il a trouvé facile de passer du rôle de défenseur de la collectivité à celui de baladodiffuseur.
« Je suis un fanatique du logement, affirme-t-il. C’est un sujet qui me passionne. »
On the Way Home a été lancé en 2019 et est axé sur le secteur des services sociaux. On y analyse en profondeur les problèmes de logement et les solutions de pointe.
« Si vous parlez d’itinérance à un citoyen ordinaire, on vous dira “Oui, vous parlez du centre-ville de Toronto?” Les gens connaissent l’existence du problème, mais ne sont pas vraiment au courant de son ampleur ni de sa gravité. »
Il voulait aussi changer le ton du discours sur le logement.
« On entend beaucoup de choses négatives. L’itinérance s’aggrave. Il n’y a pas suffisamment de logements abordables et il y a de l’insécurité alimentaire et de l’inflation. Il ne fait aucun doute que nous abordons un sujet difficile. Mais le balado n’est pas fait pour être négatif et déprimant. Nous cherchons les approches novatrices et originales, des solutions inspirantes. »
Partenariats fructueux
Environ un an après le début de la production, l’Alliance canadienne pour mettre fin à l’itinérance a offert à Blue Door l’occasion de collaborer.
« On m’a dit : “Nous songeons aussi à faire un balado, mais le vôtre est vraiment bien. Que diriez-vous de travailler avec nous?” se rappelle Michael. Une grande partie du travail de l’Alliance consiste à diffuser de l’information et à favoriser la concertation. De plus, elle compte 10 000 membres; alors, bien sûr, nous avons accepté. »
Blue Door a également communiqué avec la SCHL.
« Nous avons dit à l’Alliance que la SCHL avait mis en place de nombreux programmes et fait de nombreuses choses positives, mais qu’il était possible que les gens ne soient pas au courant », explique Michael.
« Lorsque l’offre a atterri sur mon bureau, je me souviens avoir pensé que c’était une excellente façon de toucher les gens, explique Marina Sloutsky, spécialiste du transfert des connaissances à la SCHL.
Nous avons contribué à organiser des épisodes mettant en vedette des personnes représentant la SCHL et des partenaires – ces gens appuient le travail du public des balados ainsi que l’aspiration de la SCHL. »
En plus des rapports et de l’information qu’il diffuse, On the Way Home a présenté des entrevues avec plusieurs spécialistes du logement de la SCHL.
En 2022, Julia Markovich a parlé de ses recherches sur les expulsions des personnes âgées; cette année, Angela Schleihauf a parlé du plus récent cycle du Défi d’offre de logement (balados en anglais seulement).
« Tous les gens que j’ai rencontrés à la SCHL sont passionnés par leur travail et adorent en parler, affirme Michael. Expliquer les programmes peut faire que quelqu’un qui se disait “Ce programme n’est pas pour moi” se dit maintenant “Je présente une demande”. »
Innovation évolutive
L’amélioration de la compréhension et le fait de pouvoir s’identifier à certaines expériences vécues peuvent aussi contribuer à faire évoluer les idées.
« Nous avons reçu le Dr Louis Francescutti, médecin urgentologue, qui vit à Edmonton (balado en anglais seulement). M. Francescutti est aussi professeur. Il a expliqué que trop de gens quittaient l’hôpital pour se retrouver en situation d’itinérance. Il a donc lancé un programme en collaboration avec son équipe et un fournisseur de logements local. C’est un programme transparent et, d’entrée de jeu, M. Francescutti a expliqué qu’il était ‘‘évolutif’’. »
« Nous avons reçu Emma Wood, qui travaille maintenant à Blue Door (balado en anglais seulement). Elle terminait ses études universitaires, et s’intéressait à l’insécurité alimentaire dans sa région. Elle a décidé de préparer des repas sains et délicieux pour les gens. Voir une personne de 25 ans lancer sa propre entreprise uniquement grâce à son énergie et à sa passion et la faire fonctionner… C’est inspirant! »
Pour certaines personnes, l’innovation signifie le « chômage ».
« Neil Hetherington, qui dirige la Daily Bread Food Bank à Toronto, est une personne incroyable (balado en anglais seulement). Il s’exclame : ‘‘Mettez-moi au chômage. Nous n’avons pas besoin de plus de banques alimentaires. Nous avons besoin de logements, de soins de santé et de revenus. Si nous avions tout cela, la banque alimentaire Daily Bread serait inutile. J’aimerai beaucoup qu’un jour, il n’y ait plus de Daily Bread’’. Cette honnêteté est… impressionnante.
Si vous parlez d’itinérance à un citoyen ordinaire, on vous dira “Oui, vous parlez du centre-ville de Toronto?” Les gens connaissent l’existence du problème, mais ne sont pas vraiment au courant de son ampleur ni de sa gravité.
Certains des épisodes les plus touchants mettent en vedette des invités ayant une expérience vécue.
« Ce sont des gens qui ont surmonté des obstacles incroyables, affirme Michael. Mais ils ont trouvé une solution.
Nous avons reçu un homme d’Edmonton qui a failli mourir dans la rue. Sa conjointe s’est fait tirer dessus sous ses yeux. Il est maintenant directeur général d’un programme qui aide les personnes aux prises avec des problèmes de toxicomanie à Edmonton à sortir de l’itinérance. »
« Aussi différents que nous soyons, nous sommes les mêmes »
Au début, le balado était surtout produit dans un studio de Toronto. Mais lorsque la pandémie a commencé, Michael et son équipe ont dû élargir leur horizon.
« Nous avons reçu des invités d’un peu partout au Canada, ainsi que des États-Unis, de l’Australie, de la Finlande, de la Norvège et du Royaume-Uni. Mis à part le décalage horaire, il est formidable de transmettre ce type de renseignements.
Il ne fait aucun doute que nous abordons un sujet difficile. Mais le balado n’est pas fait pour être négatif et déprimant. Nous cherchons les approches novatrices et originales, des solutions inspirantes.
En Australie, par exemple, on éprouve des difficultés en ce qui concerne l’itinérance chez les Autochtones. C’est différent, mais les problèmes du nord de l’Australie sont très semblables à ceux auxquels est confronté le Canada. »
Le balado présente souvent des défenseurs du logement. Il faut toutefois nuancer : « Nous évitons de pointer les gens du doigt. Nous les poussons à trouver des solutions. Que pouvons-nous faire pour passer à une autre étape? » explique Michael.
Invité rêvé
Lorsqu’on demande à Michael quel serait son invité rêvé, la réponse lui vient facilement :
« Justin Trudeau. Il a une personnalité agréable. Il aime discuter. Nous pourrions lui poser des questions difficiles, explique Michael, et nous aurions du plaisir. »
« Notre balado ne vise pas à prendre les gens en défaut. Nous pourrions lui reprocher ce qu’il n’a pas fait, car je pense qu’il serait probablement le premier à dire : ‘‘Bien sûr, nous n’en sommes pas encore là. Mais, parlons de certaines des grandes choses que nous avons accomplies, de certains des progrès que nous avons réalisés et de ce que nous devons faire’’. »
Nouveaux horizons
Le balado continue de toucher de nouveaux publics, parfois dans des lieux inattendus.
« La Toronto Metropolitan University a utilisé le balado pour effectuer des études de cas dans le cadre d’un cours, explique Michael. Nous étions très heureux. Voilà pourquoi nous le produisons. »
L’objectif est d’accroître l’auditoire du balado au Canada. C’est pourquoi Michael et son équipe veulent s’assurer de faire évoluer la discussion et de se pencher sur des problèmes qui illustrent ce qui se passe dans le secteur.
La clé de cette approche? Une excellente liste d’invités.
« Si vous disposez de recherches ou d’études de cas qui peuvent nous aider et nous éclairer, nous vous invitons à communiquer avec nous, affirme Michael. Nous aimerions beaucoup discuter avec vous. »
FAITS SAILLANTS
- Le balado On the Way Home est produit en collaboration avec l’Alliance canadienne pour mettre fin à l’itinérance.
- Cette initiative a été financée en partie par la SCHL, dans le cadre de la Stratégie nationale sur le logement.
- Pour découvrir les épisodes, consultez la page d’accueil du site On The Way Home (site Web et épisodes en anglais seulement).